Mot du président


Pr. Said Motaouakkil
Président de la SMSM

 

La Société Marocaine des Sciences Médicales(SMSM) organise le 34ème Congrès Médical National, les 8 et 9 Décembre 2017 à Casablanca à l’Hôtel Golden Tulip Farah de Casablanca, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste.
La Société Marocaine des Sciences Médicales a par le passé organisé des débats sur l’accès aux soins sous ses différentes formes, sociale, économique
géographique. Malgré les grands efforts consentis depuis plusieurs années, cet accès reste difficile.
Plusieurs défis sont posés aux Maroc, comment rattraper les retards pour améliorer l’offre de soins, comment répondre aux exigences légitimes des populations en matière d’accès en respectant la qualité, l’égalité et l’équité.

Le thème principal de notre 34ème congrès sera :
«Ethique, droit du patient, responsabilité médicale».

Le choix de ce thème est justifié par les progrès de la médecine, en rapport avec l’évolution des techniques diagnostiques et thérapeutiques, avec une médecine de plus en plus interventionnelle sur des patients de plus en fragiles. A cela s’ajoute des débats sociétaux autour de la procréation médicalement assistée, les questions de fin de vie, le droit à l’avortement, les manipulations génétiques, la recherche biomédicale chez l’homme…etc
De nouveaux concepts sont rentrés en vigueur tels que les droits des patients. Toutes les sociétés du monde entier assistent à une tendance à la judiciarisassions de la médecine. La constitution marocaine reconnait au citoyen le droit à l’accès aux soins mais aussi le droit à l’accès à la justice.
Le corps médical marocain se trouve confronté à ce grand dilemme qui est constitué par son devoir de soigner selon les moyens les plus performants disponibles au pays et l’engagement de sa responsabilité en cas de complications prévisibles et à supporter des charges qui incombent aux défaillances du système de santé. Face à cette dynamique l’Organisation Mondiale de la Santé recommande aux pays membres de se doter de tous les moyens de sécurité afin de réduire les accidents liés aux soins.
Malgré toutes les mesures il se peut qu’il existe un certain degré d’insatisfaction incitant les malades et leurs familles à poursuivre en justice les médecins.
Peu de pays dans le monde disposent d’une juridiction en matière de responsabilité médicale ce qui crée une tension entre le corps médical et le corps de la justice dans sa globalité. Lors de ce congrès sera débattu un projet de loi marocain sur la responsabilité médicale, nous souhaitons que les congressistes enrichissent ce projet donnent l’éclairage nécessaire à son aboutissement.

Nous allons aborder aussi la problématique de l’éthique médicale dans le monde et au Maroc.
L’éthique (du grec et hos « caractère, coutume, mœurs ») est une discipline philosophique portant sur les jugements de valeur. L’éthique se définit telle une réflexion fondamentale sur laquelle la morale établira ses normes, ses limites et ses devoirs. Sa formulation se caractérise par des énoncés normatifs, prescriptifs ou encore évaluatifs parmi lesquels on trouve des impératifs catégoriques. Les principes fondamentaux de l’éthique médicale peuvent se résumer en :

  • Le respect de l’autonomie du patient, la capacité de penser, de décider et d’agir librement de sa propre initiative.
  • La bienfaisance : tenir compte de la douleur du patient, de sa souffrance physique et mentale, du risque d’incapacité et de décès, et de la qualité de sa vie.
  • La justice : la justice stipule que des patients dans des situations semblables doivent avoir accès aux mêmes soins;
    La confidentialité : Réserver une information médicale ou un traitement dont l’accès est limité aux seules personnes admises à la (le) connaître pour les besoins du service, ou aux entités ou processus autorisés.
  • L’information : Apporter des explications claires et précises aux patients sur les soins, le traitement ainsi les risques encourus s’il en existe. C’est sur la base de la dignité humaine qu’a été imposé au médecin l’obligation d’information.
  • Le consentement : Il doit être libre, c’est-à-dire en l’absence de contrainte et être éclairé, c’est-à-dire précédé par une information à l’intéressé. « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais seulement comme un moyen », disait E. Kant
    Nous souhaitons au Maroc la constitution d’un Comité National Consultatif de l’Ethique Médicale afin d’encadrer les débats nationaux sur les problématiques de l’éthique posées à la société marocaine.

Parallèlement au thème principal seront organisés des tables rondes sur les référentiels nationaux de prise en charge des maladies chroniques dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire et de leurs diffusions tels que : Diabète, Asthme, Hépatite C, Hépatite B, Médecine de Famille.

Pendant notre congrès des jeunes équipes médicales du système Universitaire marocain exposeront leurs travaux lors des séances des communications libres et affichées.

Ce congrès verra la participation de plus de 500 congressistes nationaux, Tunisiens et Français et aussi la participation des autorités judiciaires et des
avocats et magistrats et aussi des enseignants des Facultés de Droits.
Nos remerciements vont à tous les participants qui ont répondu positivement à notre invitation.
Nos remerciements vont aussi à nos partenaires de l’industrie pharmaceutiques qui nous accompagnent toujours dans cette belle aventure.

Notre congrès National bénéficie de l’insigne honneur d’être placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assisté, l’occasion nous est donnée de renouveler à Sa Majesté notre indéfectible attachement.